Rhum et art contemporain : le cocktail réussi de la Fondation Clément

Admirer des œuvres d’art contemporain sur un ancien site industriel de fabrication du rhum… c’est possible au François, sur la côte Est de la Martinique. Florent Plasse, le directeur de la Fondation Clément, à l’origine de ce projet artistique, nous explique les expériences proposées au public avec l’inauguration d’un nouvel espace en 2016.

Comment est née l’idée d’exposer des œuvres d'art contemporain au sein de l’Habitation Clément ?

Dans les années 1980, l’Habitation Clément, propriété agricole produisant du rhum, a été ouverte au public pour présenter ses espaces patrimoniaux : l’ancienne distillerie avec son incroyable machinerie, la maison créole et les chais, où vieillissent toujours les rhums désormais distillés sur un autre site. En 2005, nous avons souhaité mener de nouvelles actions culturelles avec la volonté de valoriser l’art contemporain et les plasticiens de la Caraïbe. Pour ce faire, l’entreprise martiniquaise GBH, propriétaire de l’Habitation Clément, a créé une fondation.

Huit à dix expositions par an

Quel est l’objectif de la Fondation Clément ?

Nous avons voulu créer un équipement culturel inexistant jusqu’alors pour accueillir des expositions d’art contemporain d’envergure en Martinique et présenter des artistes caribéens, travaillant dans la région ou ailleurs dans le monde. En 2016, nous avons inauguré un nouvel espace avec trois salles de 200 m² chacune, réunissant les meilleures conditions d’exposition et de conservation.

Quelle expérience proposez-vous aux visiteurs ?

Chaque année, nous produisons huit à dix expositions d’environ deux mois chacune, collectives ou individuelles, autour de plasticiens de la Caraïbe. Photographie, installations, sculpture, un peu de vidéo, de la peinture… Les pratiques artistiques sont éclectiques. Fin 2017 par exemple, nous avons exposé JonOne, l’un des précurseurs du Street Art en France, né à Harlem de parents Dominicains. En parallèle, la grande exposition réalisée avec un partenaire extérieur n’est pas forcément centrée sur la Caraïbe mais se veut un temps fort de l‘offre culturelle sur l’île.

Quelle est votre programmation en 2018 ?

Proposée jusqu’au 6 mai 2018, la grande exposition collective s’intitule Afriques, artistes d’hier et d’aujourd’hui. Elle est réalisée en partenariat avec la Fondation Dapper et devrait attirer 40 000 visiteurs. C’est notre centième exposition !

Le jardin des sculptures accueille des œuvres monumentales et pérennes

Accompagnez-vous les expositions d’un programme culturel ?

Bien sûr, car nous souhaitons encourager l’apprentissage de la pratique culturelle. Ainsi, nous pouvons proposer autour des expositions, des tables rondes avec les artistes, des ateliers créatifs, des projections en plein air et bien sûr des visites commentées.

Parlez nous des œuvres exposées dans le parc de l’Habitation Clément...

Les plantations de canne à sucre sont un formidable décor pour des pièces permanentes ! Le jardin des sculptures, situé dans le parc de 16 hectares, accueille des œuvres monumentales et pérennes d’artistes caribéens ou d’autre régions du monde, avec une renommée internationale, tels que Pablo Reinoso ou Bernar Venet.

La Fondation Clément poursuit-elle d’autres activités culturelles ?

Nous gérons un patrimoine bâti qui comprend deux autres habitations martiniquaises classées monuments historiques : l’Habitation Pécoul et l’Habitation La Sucrerie. Nous disposons aussi de collections documentaires témoignant de l’histoire sociale et économique de la Martinique. Enfin, nous menons une activité d’édition, en partenariat avec la maison HC autour de l’art et du patrimoine.

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