Du 29 juin au 6 décembre prochain, bleu de travail, espadrilles ou débardeur s’invitent au Mucem à Marseille pour un étonnant voyage sur les traces de cinq "vêtements modèles" intemporels.
Quel est le point commun entre la veste de bleu, l’espadrille, le débardeur, le kilt et le jogging issus d’univers aussi différents que le travail, le folklore régional ou le sport ? Ils mènent tous une "double vie" ! Souvent iconiques, ces cinq vêtements ont traversé le temps et les modes pour s’imposer dans le vestiaire contemporain.
C’est ce parcours d’une durabilité exemplaire à rebours de l’image d’une mode axée sur l’éphémère que retrace l’exposition "Vêtements modèles" organisée au Mucem à Marseille à l’initiative d’Isabelle Crampes fondatrice de deToujours, e-boutique et conservatoire vivant de l’histoire du vêtement.
Quelque 200 objets ou ensembles d’objets sont présentés, vêtements bien sûr en version prêt à porter ou haute couture, mais aussi dessins, photos, films ou estampes issus des collections textiles et iconographiques du Mucem et d’autres d’institutions comme le musée des Arts décoratifs de Paris, le musée Yves Saint Laurent ou la Bibliothèque Nationale de France. Cliché d’une "garçonne" des années 1930 en débardeur signé Jacques-Henri Lartigue, portrait de paysan en bleu de travail de Raymond Depardon ou espadrille de la fin du XIXe siècle…
La richesse du patrimoine artisanal
L’exposition montre comment ces pièces de mode ont pu échapper à la tentation du cyclique pour construire leur histoire sur plusieurs générations, portés par de multiples influences, de la musique au cinéma.
Et elle s’interroge du même coup sur les secrets de cette permanence. Comment le kilt, jupe pour hommes à l’origine a t-il pu devenir symbole sexuel avec la mini-jupe du "swinging London " des années 1960, étendard punk dans les années 1990 tout en demeurant la marque d’un classicisme absolu du vestiaire féminin ?
Quel a été le cheminement du bleu de travail pour qu’il passe de statut de vêtement idéologique incarnant la figure de l’ouvrier au rang de pièce fétiche chez des créatrices comme Agnès b ?
La réponse est aussi à chercher dans les savoir-faire traditionnels et la richesse d’un patrimoine artisanal dont ces "vêtements modèles" sont le fruit et qu’il importe de préserver. Démonstration avec le concept store organisé en parallèle tout l’été pour renouveler son vestiaire avec style !