Eric Boschman nous parle de la France

Professionnel incontesté, élu meilleur sommelier de Belgique en 1988, Eric Boschman est un épicurien passionné, un enthousiaste particulièrement contagieux ! Homme de spectacle avec « Ni dieux ni maîtres mais du ROUGE » et « L’âge de bière », il use les planches des scènes de Wallonie mais pas que...

1 /Votre premier voyage en France , c’était quand et où ?

Je devais avoir 6 ou 7 ans, et je suis parti avec mes grands-parents chez un ami d’école hôtelière de mon père à Plougastel-Daoulas (Lien externe) . Il possédait un restaurant qui marchait du feu de Dieu, cela ne me changeait pas vraiment de la maison, vu que mes parents et mes grands-parents avaient un restaurant aussi. C’est la seule fois où je suis parti avec mes grands-parents, j’ai encore un paquet de souvenirs un peu sépia du coin, mais c’est un peu flou après presque un demi-siècle.

J’ai aussi une album complet d’images datant de la même époque quand, à la maison, nous regardions le Tour de France entre garçons avec papa. Il fallait fermer les tentures, parce que le soleil cognait trop fort, les images étaient en noir et blanc et Eddy Merckx gagnait tout le temps, avec une classe insolente et une rage qui ne laissait rien filer. Je rêve de revivre une telle époque, avec ces fameux forçats de la route qui font aimer la France à des millions de téléspectateurs.

2/ Votre meilleur souvenir en France ?

La naissance de ma fille à l’hôpital de la Grave à Toulouse, même si c’est un peu bateau. J’ai des tas de souvenirs magnifiques en France : un soir de 14 août, dans le massif de La Clape, entouré par un orage de fin du monde, une fête dans une combe avec des amis assez délirants dans un beau château sur le plateau de Saint-Emilion, un soir sous les étoiles à la fin de l’été du côté de Couiza dans l’Aude avec le vent doux, et les bruits de la nuit. Un concours de pêche à la truite dans un étang de fortune chez André Ostertag en Alsace accompagné de mon père un jour de septembre. Le jour qui se lève au bout de l’autoroute quand j’ai roulé toute la nuit pour arriver à la sortie Les Arcs, et me glisser à travers les lacets de la petite route vers La Garde Freinet. Une balade en barque à fond plat dans les marais poitevins, un p’ti repas dans les environs du Clos Lucé…

3/ Une bonne adresse où se régaler en France ?

Je suis parfois un peu chanceux, et un de mes amis les plus anciens se trouve être le directeur de restaurant du Georges V à Paris (Lien externe) (Lien externe) . Il m’y invite une fois par an, mes moyens ne me permettent pas d’y aller régulièrement par moi-même. C’est juste un instant parfait à chaque fois. Que dire d’autre ?

4/ Un logement à recommander en France ?

L’hôtel des Thermes à Saint Malo (Lien externe) , un peu de soins en matinée et des grandes ballades l’après-midi pour dévorer un kouign-amann sur une terrasse.

5/ Un endroit pour se ressourcer en France ?

La Bastide de Marie à Ménerbes en Luberon (Lien externe) . Un p’ti coin de paradis à l’abri du monde.

6/ Un endroit pour un séjour en famille en France ?

L’Hôtel Julien à Fouday (Lien externe) dans les Vosges. C’est juste une bulle de bonheur avec toute cette convivialité dont l’Alsace est capable…

7/ Une anecdote particulière en France ?

Pour ses soixante ans, un de mes clients avait privatisé le deuxième étage de la Tour Eiffel. Rien que ça. Je m’occupais de sa cave, et des vins pour ses dîners. Pour l’occasion, je lui avais proposé de trouver des Portos Vintage de son année de naissance. Petit détail, ces vins ne peuvent s’ouvrir qu’à l’aide de pinces chauffées à blanc vu l’état des bouchons. Donc, je suis là, peinard avec mes pinces et mon chalumeau. Et j’allume le truc. À ce moment-là débarquent, comme sorti du mur, deux vigiles taille « armoire normande » qui me demandent ce que je fais. J’explique. Et ils me disent que les flammes vives sont formellement interdites à l’intérieur, que je n’ai qu’à aller faire ça à l’extérieur. Bon gag vu le vent… Pour terminer j’ai dû enfoncer les bouchons dans les bouteilles l’air de rien et puis passer le vin en carafe, une bouteille à la fois. J’ai adoré.