Et si on testait la vie de château au Cos d’Estournel ?

À deux pas de l’extravagant palais oriental qu’il avait fait construire pour les vins de son domaine, la demeure du fondateur du Cos d’Estournel, deuxième cru classé de Saint-Estèphe depuis 1855, est l'une des dernières adresses chics du Médoc, au nord de Bordeaux. Un refuge intimiste où l’on vient se ressourcer, entre balades dans les vignes, initiation aux secrets des chefs et visite de l’un des plus iconiques chais du Bordelais.

Découvrir les vins d’un maharadjah

Des tourelles en forme de pagodes et une monumentale porte en bois sculpté à la manière indienne... En visitant le véritable château qu’il avait édifié pour son vin, on plonge dans l’univers fantasque de Louis-Gaspard d’Estournel.

Visionnaire, le marquis exportait les précieuses bouteilles frappées de son nom jusqu’en Inde où elles faisaient le bonheur des officiers britanniques. À l’intérieur du château Cos d'Estournel, le décor tout en verre et inox signé Jean-Michel Wilmotte renoue les fils de l’histoire du "Maharadjah de Saint-Estèphe".

On y perce les mystères de ce chai innovant qui réinvente la gravitation naturelle d’autrefois. Et on en explore le trésor : la cave et ses millésimes rangés comme des livres sous l’œil blasé d’éléphants de pierre.

Dormir dans une maison de maître

Tout y est, la pierre blonde du Médoc, les colonnades et les hautes fenêtres ouvrant sur le parc, les vignes et même l’estuaire de la Gironde ! Le souvenir de l’ancien propriétaire du château Cos d’Estournel flotte toujours sur sa demeure, où le moindre détail insuffle l’atmosphère d’une maison privée du XIXe siècle.

Parquet en chêne massif, assises tendues de velours, broderies florales des rideaux... Dans l’univers douillet des 14 chambres et suites, on prend ses aises comme dans la chambre d’ami d’une maison de campagne, en se régalant des clins d’œil à l’univers du vin, des couleurs façon vigne aux douches arrondies inspirées des barriques.

Partager les secrets d’un chef

Pas de dégustation digne de ce nom sans un bon accord mets-vin. Pour savourer la cuisine du chef inspirée par la richesse du terroir gascon, on s’installe sans chichis autour du comptoir avec vue sur la cuisine ouverte. Et on ne perd pas une miette des gestes d’orfèvre qui cisèlent les plats : suprême de volaille Vertessec du nom de la ferme voisine, magret de canard ou encore lotillon aux épices de Gaspard d’Estournel...

Envie de mettre la main à la pâte ? Rien de plus simple, à La Maison d’Estournel, on se sent comme chez soi. Et comme à la maison, on descend volontiers à la cave, dédiée à l’espace de dégustation où sommeillent bouteilles de Cos d’Estournel et de Pagodes de Cos.

Se frotter à l’art de la vigne

Quand le marquis hérite du château Cos d’Estournel en 1791, le domaine totalise 14 hectares. Aujourd’hui, c’est un océan de vignes - 100 hectares - qui moutonne à perte de vue : le mot "cos" signifie colline de cailloux en vieux gascon.

En cheminant d’une parcelle à l’autre, on devient vite incollable sur les particularités de ce domaine exceptionnel par la diversité de ses terroirs, où alternent graves profondes, argile et calcaire.

Entre les rangées de ceps dont certains vieux d’un siècle, les vignerons s’affairent, rappelant que le travail de la vigne est un art et un sacerdoce. La "parcelle des femmes" en témoigne : son nom rend hommage à celles qui avaient vaillamment pris le relais des hommes pendant la Première Guerre mondiale.

Prendre le thé dans le jardin

À l’heure du thé, on descend au jardin. Les jeunes ombrages du temps du fondateur du château Cos d’Estournel ont pris de la bouteille, mais le parc de deux hectares distille toujours une atmosphère hors du temps.

On flâne entre romantiques bosquets, sequoia géant et bucolique potager à la recherche des petits détails architecturaux qui soulignent le cachet des lieux, une tour carrée sculptée de dauphins ou des pachydermes de pierre semés comme autant de cailloux d’un conte fantastique...

Dans le lointain, un bateau semble flotter sur les vignes, promesse de balades dans l’Estuaire de la Gironde entre carrelets sur pilotis et route des Phares.

Se rendre au château Cos d’Estournel, près de Bordeaux